Aux audacieux les bonnes surprises -

« L’épouvantard va apparaître. »

Quelque chose va se passer.

Il hoche la tête. Trop tard pour reculer. Aucun des sorciers l’ayant précédé ne l’a fait. Les réactions extrêmes se sont succédé, il paraît qu’il faut passer pour comprendre. Comprendra-t-il aussi de manière brutale ? Les yeux exorbités, l’expression de terreur sur les visages n’étaient pas beaux à voir. Les formes qui apparaissaient avaient un air grotesque pour des yeux extérieurs. On s’était esclaffé plusieurs fois devant quelques épouvantards particuliers. Le silence est toujours retombé au fur et à mesure que l’appel des noms se poursuit. Un à un, les élèves passent. Il n’y a pas d’oubli dans l’annonce méticuleuse du professeur, devenu bourreau pour l’occasion. Les respirations sont tendus, les regards fugitifs. Quand on est jeune, on est souvent un peu trop présomptueux. Ils espèrent tous une échappatoire mais personne n’aurait envie de le reconnaître. Les plus courageux sont peut-être ceux qui affichent le plus leur peur.

Quelque chose doit se passer.

L’épouvantard apparait. Peut-on réellement utiliser ce terme ? L’élève ne distingue rien. Cette perte de sensations lui semble anormale, pas réellement dangereuse. La pièce semble s’assombrir. Il distingue les visages de ses camarades dans l’attente. Que leur arrive-t-il ? Pourquoi ni eux, ni le professeur ne s’inquiètent de voir les lumières décroître ? Ne remarquent-ils donc rien ? La lumière, qui quelques secondes avant l’ouverture de l’armoire était presque aveuglante finit par s’atténuer jusqu’au noir presque complet, jusqu’à atteindre une pénombre dérangeante. Les formes sont là, mais il n’y a plus de couleurs. Il n’y a plus que quelques lignes en lieu et guise d’êtres de chairs et de sang, plus qu’une uniformité malsaine.

Quelque chose ...

Par habitude, quelques mouvements de doigts. On n’entend pas de craquement. Il n’est plus sûr de sentir encore ses mains, de sentir son corps. Il l’éprouve, peut-être. Il sait qu’il se tient droit sur ses jambes, raide. A moins qu’il ne veuille s’en persuader. C’est sans doute la même chose. Il faut peu de temps pour qu’il n’entende plus vraiment. Les sons se métamorphosent en bourdonnements avant de laisser place à de brefs éclats de voix. De temps à autres, des sons, des mots. Ils surgissent de l’ombre avant d’y retourner. La vue, l’ouïe, le toucher. Tout se brouille. Que fait-il ici ? Où est-il, d’ailleurs ? Il lui semble se retourner, avancer dans la pénombre. Se fier à ses sens paraîtrait une erreur, quand ils lui font faux-bond petit à petit. A-t-il des chances de se retrouver coincé ici ? Le temps aidant, le calvaire deviendrait-il plus supportable ? Ce ne serait peut-être pas si mal. Hors de toute obligation sociale, hors de toute notion de temps, hors de toute peur de mourir. Il échapperait aux grandes inquiétudes de l’être humain. Il n'aurait plus à dépendre des autres. L'idéal.

Peut-être qu'il se passe quelque chose.

Peut-être qu'il ne se passe rien. Il n'aurait pas envisagé un épouvantard comme ça. A vrai dire, il n'a jamais pris la peine d'en imaginer réellement un. Il y a des sujets pour lesquels il avance sans se poser de questions, convaincu qu'il va réussir. Des gens, des décisions sur son avenir. C'est un peu comme jouer à la roulette russe. On n'est pas sûr que ce soit si influent que ça sur notre vie. On ne tombe pas forcément sur la balle. Et si on repense à ce moment où on n'est pas tombé sur la balle, bien des années plus tard, on se dit que ce n'était pas grand-chose. C'était important sur le coup, d'accord. Sur le coup. De la même manière que ces bruits de couloir, que ces réputations d'adolescents. Sur le coup, c'est important. Après, on s'en balance. Tout disparaît dans l'aventure.

Quelque chose se passe.

Au loin, quelque chose. Un mouvement, une sensation, un bruit. Difficile de trancher, tout est de ce même maelström indistinct, impalpable. Inconstant. Ce qu'on lui a dit avant de venir ici lui revient peu à peu en mémoire. Un mot à prononcer, un petit geste de baguette magique. Il s'exécute. Rien ne se passe, rien ne passe. Il recommence. Ridikkulus. On lui avait demandé de se concentrer sur quelque chose. Un souvenir particulièrement heureux. Il n'est pas sûr d'en avoir. Personne ne fait attention aux moments de bonheur sur le coup. Il n'est pas à plaindre bien sûr : il n'a jamais connu de grandes peines, de grandes déceptions. Tout s'était déroulé calmement, et il avait tout vu avec un certain détachement. Détachement ou émitions le frappant de plein fouet. Rarement de juste milieu.

Il faut que quelque chose se passe.

Les pensées, les souvenirs, affluent, remontent à la surface par blocs. Les amitiés n'ont pas vraiment l'air de convenir. C'est un bonheur différent, plus diffus, consolidé au fil des années. Détruit bien vite parfois. Les amours ne sont pas plus indiqués. Pas de bonne personne capable d'être une pensée heureuse à elle seule. Des histoires plus ou moins bien commencées, plus ou moins finies. Du durable, de l'éphémère, un peu de tout et n'importe quoi. Il faut remonter un peu plus loin, avant Poudlard, jusqu'à l'enfance. Rien en rapport avec son père, ils s'entendent bien, sans plus. Le paternel a été un peu déçu de découvrir que son unique enfant ne pourrait suivre les études moldues qu'il avait en tête.

Soudain, il y a ce souvenir. Ces soirs d'été où, pas plus haut que trois pommes, il aurait suivi sa mère au bout du monde. Chasse aux lucioles, poursuite des petits insectes lumineux. Ils ne les capturaient pas vraiment. C'était juste une excuse pour courir la lande, éclairés par la vieille lampe à huile et les bourdonnements. Ils ne parlaient pas vraiment. Elle aimait dire qu'elle préparait son fils à la cuisine. Sauf qu'on ne cuisine pas avec des lucioles. Si bien qu'elle ne le disait qu'à lui. Après réflexion, elle le préparait plutôt aux potions. Mais le mot n'avait pas été prononcé avec l'arrivée du hibou qui la fit pleurer de joie. Quel est ce mot, déjà ? L'autre, celui qu'on lui a demandé de prononcer avant le vide.

Ridikkulus.

De la lumière afflue au bout de la baguette. On croirait entendre un son. Peut-être un bourdonnement ? L'épouvantard disparaît.

Il y a un passage secret. Si vous croyez connaître la ville comme votre poche, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. Une expression assez douloureuse. En fait, ce n’est pas la ville que vous connaissez assez mal, c’est cet endroit, cette école. Il y a de quoi se demander si ce ne serait pas un mythe, tous ces passages secrets. Il y en a beaucoup trop. De quoi se demander aussi si l’architecte n’était pas paranoïaque, s’il n’aurait pas eu peur de se faire enfermer comme le moldu du labyrinthe qui ne devait jamais au grand jamais dévoiler la sortie. Mais Poudlard n’est pas un labyrinthe, il n’y a rien à dévoiler. A part des secrets. Qui n’étaient pas là du temps de l’architecte. Un architecte, ça vient, ça gribouille un peu, ça s’en va plutôt heureux. Comme les élèves. Pourquoi ne parle-t-on jamais de l’architecte ? Dans les étudiants en ce moment au château, en attente de repartir quelque part dans le monde magique ou au milieu des moldus, il y en a un qui passe un sale quart d’heure. Ou une sale période. Ce n’est pas tant qu’il lui arrive quelque chose de douloureux, ça, c’est terminé. Ca n’a pas traîné. Un type, un élève normal, qu’on ne peut sans doute pas qualifier d’extraordinaire puisque tous ici le sont. Ce type, cet élève lambda, vient d’être plaqué par son meilleur ami et trahi par sa petite-amie. Ne confondons pas les termes. Contentons-nous de dire qu’il s’est fait jeter. Ca résume assez. Il s’est fait jeter, l’histoire en reste là. Il faut attendre un peu. Le hic, c’est qu’il n’y aura peut-être pas de vengeance. Je ne sais pas si on peut dire que c’est parce qu’il n’est absolument pas rancunier. Il y a ce jour où il s’est emporté parce qu’on lui avait chapardé quelque chose. Entre nous, pas de quoi fouetter un chat. Sauf peut-être pour lui. Il s’est énervé. On ne l’avait pas souvent vu comme ça. Une espèce de colère recluse. Ses yeux n’étaient pas mouillés d’émotions. On peut dire qu’ils étaient secs. Jointures légèrement blanches, attitude crispée. On l’avait deviné près à coller son poing dans le visage du plaisantin. Tous les garçons font ça, les joies de l’éducation sexuée. Ceux qui assistaient à la scène se sont demandé s’il s’était déjà battu, s’il avait déjà pu faire mal à quelqu’un. Personne n’a eu de réponse. L’objet retrouvé, il s’en est allé sans rien dire. Il n’a pas beaucoup parlé pendant quelques heures. Puis ce fut comme si rien ne s’était passé.

D’accord, c’est peut-être une histoire.

En posant le chapeau sur sa tête, le jeune homme n'a pas l'air très inquiété de ce choix qui déterminera son futur. A en croire le reste du monde, tous les choix comptent. Sa mère lui a déjà tout expliqué des quatre maisons. Dès l'arrivée de la lettre, qu'il a pris pour un tract publicitaire particulièrement original, elle s'est empressée de lui transmettre son amour pour Poudlard. Il a été intéressé, évidemment. C'était merveilleusement différent des établissements scolaires moldus, qu'il avait toujours trouvé bien trop collet-monté. Pour autant, Orion avait réfréné son enthousiasme. La personne qui lui parlait de cet endroit, ce n'était ni plus ni moins que sa chère mère. Peut-on se fier à l'emportement de quelqu'un qui a malencontreusement fait de vos années de primaire un enfer ? Orion. Sur le papier, le prénom est joli. Mais porter un prénom un peu original au milieu de ses petits camarades de classe, expliquer qu'il s'agit du nom d'une étoile, ou d'un personnage mythologique transformé en étoile, le tout parce que votre génitrice est passionnée d'astronomie, ce n'est pas une situation facile. Son père est un homme sensé : après un changement d'école de sa progéniture il a eu tôt fait de demander aux institutrices de changer l'ordre des prénoms, de choisir Lew plutôt qu'Orion. Evidemment, en arrivant dans un lieu comme Poudlard, c'est Orion qui est revenu sur le devant de la scène. Le principal intéressé s'en fiche un peu. Il n'avait jamais réussi à s'entendre avec tous ses camarades moldus. Il ne sait pas si les sorciers seront pareils, mais ils peuvent difficilement être pires que Pat,qui faisait deux têtes de plus que ses camarades et s'amusait à maltraiter tout élève plus petit que lui. Dorothy Sandford répétait à son fils qu'il s'agissait d'un enfant très triste. Une explication comme une autre. Après s'être retrouvé sur le toit sans comprendre pourquoi, Pat a brusquement arrêté d'ennuyer le monde. Il s'est avéré qu'il souffrait de vertige. On n'a pas su comment il avait pu se retrouver là. Il n'y avait qu'une sorcière, mariée à un moldu prenant la magie pour une métaphore, qui se doutait de quelque chose. Peut-être que son petit Orion était un sorcier. Ce jour-là et celui où les lucioles avaient afflué vers lui étaient ses seuls espoirs que son fils soit comme elle. S'il avait une vision du monde particulière, Orion n'avait pas fait preuve de beaucoup de magie.

Cela reste à vérifier.

« Il faut qu’on parle. »
L’écharpe orange frémit, Orion lève les yeux. Si son camarade affiche une mine renfrognée, le poufsouffle semble une fois de plus très calme. Peut-être est-il drogué. Peut-être est-il dans son état habituel. Ce qu’il ignore ne l’inquiète pas, or il ignore ce que lui veut cet élève. Il referme avec une pointe de déception le roman qu’il était en train de lire. De la littérature moldue fantastique. Parce que Poudlard et les sorciers qu’il côtoie, ça ne suffit pas. C’est bien, mais il n’y a pas de raison qu’il se contente de cette forme de magie. Tout ce dont peuvent parler les livres est un peu vrai. Les siens finissent raturés, surlignés, colorés. La terreur des bibliothécaires.
« Sandford, tu écoutes ?
- Peut-être. »
Regard accusateur, le jeune homme hausse les épaules. Il ne va pas non plus dire qu’il boit ses paroles. Ca ne se fait pas, ce n’est même pas le cas. Elle lève les yeux au ciel, il se sait agaçant. Ce qui ne l’empêchera pas de continuer à être comme il est. Pas de raisons de changer. Au pire, il finira seul. Il ira se consoler dans les cuisines en pleurant sur l’épaule d’un elfe de maison qu’il surnommera Joe. Ou Pete. Pete, c’est un bon nom pour être confident. Tous les curriculum vitae devraient le souligner. On ne devrait engager que des Pete en guise de conseiller. Elle s’assoit face à lui et lui jette un regard sévère mais peu efficace. Il lui dirait bien qu’elle a de très beaux cheveux, ça c’est vrai. Mais le moment paraît mal choisi.
« Tu dois l’aider. »
Il demanderait bien qui, ou se lancerait bien dans une reprise de ce film moldu du type en costume qui est d’accord pour accorder de l’aide mais demandera peut-être un service un jour. Si ce jour arrive. C’est fou de voir à quel point ses pensées sont décousues.
- Qui ?
- La fille que tu connais bien et qui vient de se faire plaquer.
- Oui mais pourquoi ? »
Elle lève de nouveau les yeux au plafond. Plus haut encore. Elle va se cogner à son cerveau si elle continue. Ah non, c’est impossible. Une fois ses yeux revenus à leur emplacement habituel, ce n’est pas trop tôt, elle lui jette une sorte de regard entendu. De regard qui veut bien dire qu’il le sait bien. Quelle idée de l’embêtait ? Il lisait tranquillement dans sa salle commune, n’embêtait personne, n’entendait personne. Il y avait eu un couple d’emmerdeurs venus s’embrasser pas loin, il avait chantonné quelque chose et ils étaient partis. Tout avait très bien été jusqu’à ce qu’elle vienne. Il ne savait pas s’y prendre pour aider les autres, c’était tout de même de notoriété publique. C’est vrai qu’il réussissait toujours. Sans l’avoir jamais voulu. En passant parfois par des crises de larmes. Cela ne lui déplaisait pas tant que ça de porter secours à son prochain. Surtout à ceux de sa maison. On ne parlait pas assez de Poufsouffle. On ne parlait que des gens malicieux, intelligents ou courageux. Et pourquoi pas du reste ? Peut-être parce qu’un blaireau, la loyauté et le goût du travail ce n’est pas vendeur.
Mais que fait-il dans cette maison.
« Allez. Tu sais très bien que tu pourrais l’aider. Au moins à ce qu’elle arrête de pleurer. »

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<blockquote>[justify]<b>NOM&PRENOM ►</b> Sandford Orion Lew
<b>AGE ►</b> Vingt ans
<b>MAISON ►</b> Poufsouffle
<b>POSTE DÉSIRÉ ►</b> Préfet ou préfet en chef
<b>VOS MOTIVATIONS ►</b> Je ne prétends pas être un préfet exceptionnel. En lui-même mon dossier est moyen et je ne peux pas prétendre avoir eu la vocation depuis l'enfance d'être préfet ou seulement élève de Poufsouffle. Toutefois je me suis attaché à cette maison, à l’humilité de ses élèves qui ne prétendent pas devenir exceptionnels mais mener la vie qu’ils souhaitent. Le rôle de préfet, bien qu’il comporte cet aspect, ne me parait pas se réduire à une brève surveillance et une distribution de punitions en cas de manquement aux règles. Il me semble que ces
<b>POURQUOI VOUS ET PAS UN AUTRE POUR CE POSTE ►</b> Je n’ai pas de relations capables de me donner influence ou légitimité. Je n’ai jamais fait l’unanimité même si j’ai toujours pu compter sur le soutien de mes camarades de maison. Je n’aurais parfois pas assez d’implications dans les problèmes. Ce sont là des qualités. La tâche de préfet implique des responsabilités, et le pouvoir change parfois les rapports avec les autres. Mon absence de relations dans le monde magique me permet d’être tout à fait impartial et de traiter de la même manière les autres élèves, quelque soit leur sang ou leurs antécédents familiaux. Je ne crois pas au favoritisme, quand bien même cela peut sembler idéaliste à notre âge. A mon sens, l’amitié ne se prouve pas en enfreignant des règles. Enfin, je pense pouvoir posséder le recul nécessaire en cas de problèmes et pouvoir apporter un point de vue différent sur une situation. 
<b>AUTRE CHOSE ►</b> Merci d’avoir pris cette candidature en compte
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Ma candidature !

NOM&PRENOM ► Sandford Orion Lew
AGE ► Vingt ans
MAISON ► Poufsouffle
POSTE DÉSIRÉ ► Préfet ou préfet en chef
VOS MOTIVATIONS ► Je ne prétends pas être un préfet exceptionnel. En lui-même mon dossier est semblable à bien d'autres et je ne peux pas prétendre avoir eu la vocation depuis l'enfance d'être préfet ou seulement élève de Poufsouffle. Toutefois je me suis attaché à cette maison, à l’humilité de ses élèves qui ne prétendent pas devenir exceptionnels mais mener la vie qu’ils souhaitent. Le rôle de préfet, bien qu’il comporte cet aspect, ne me parait pas se réduire à une brève surveillance et une distribution de punitions en cas de manquement aux règles. Il me semble que ces avantages impliquent d'épauler les autres élèves, d'agir selon des principes même s'ils impliquent quelques heurts. J'aimerais être l'un de ces intermédiaires entre des règles qui ne peuvent pas prendre en compte de cas par cas sans se dénaturer et des élèves qui sont en quête de liberté et préfèreraient ne pas tenir compter d'une discipline pourtant nécessaire dans un tel lieu.
POURQUOI VOUS ET PAS UN AUTRE POUR CE POSTE ► Je n’ai pas de relations capables de me donner influence ou légitimité. Je n’ai jamais fait l’unanimité même si j’ai toujours pu compter sur le soutien de mes camarades de maison. Je n’aurais parfois pas assez d’implications dans les problèmes. Ce sont là des qualités. La tâche de préfet implique des responsabilités, et le pouvoir change parfois les rapports avec les autres. Mon absence de relations dans le monde magique me permet d’être tout à fait impartial et de traiter de la même manière les autres élèves, quelque soit leur sang ou leurs antécédents familiaux. Je ne crois pas au favoritisme, quand bien même cela peut sembler idéaliste à notre âge. A mon sens, l’amitié ne se prouve pas en enfreignant des règles et je n'ai pas peur d'essuyer des critiques pour suivre mes principes. Quand à mon certain détachement, ou mon détachement certain, je sais qu'il peut paraître un frein pour cette tâche. Mais à mon sens,
AUTRE CHOSE ► Merci d’avoir pris cette candidature en compte

Lorsqu’Orion se décida à rendre sa journée intéressante, celle-ci était pour ainsi dire déjà finie. D’après la montre d’un de ses camarades de dortoir, stratégiquement placée sous un rayon de lune qui permettait de distinguer aussi bien l’heure que des traces de doigts sales sur la vitre, il était bientôt minuit. L’heure du crime. Ou tout simplement une heure dont on ne savait que faire, parce qu’elle était entre l’heure à laquelle les élèves commençaient à s’assoupir et celle où les plus matinaux se réveillaient. Le Poufsouffle n’avait pas souvenir d’avoir été un enfant particulièrement difficile à envoyer au lit ou un élève suffisamment impliqué pour réviser jusqu’à l’aube. Il dormait sans avoir le choix, parce qu’il fallait bien se reposer un peu avant d’engager de nouvelles expéditions dans les environs ou d’essayer d’apprendre quelques rudiments de magie qui entraient par une oreille pour sortir de l’autre, sans faire de trou dans sa petite tête. Il jeta un coup d’œil à un autre élève qui commençait à ronfler légèrement. Il était supportable maintenant et mériterait des gifles dans quelques minutes à peine. Impossible de s’endormir quand on croyait entendre arriver le Poudlard express dans la même chambre : comment diable faisait-il pour ronfler ainsi ? Orion médita quelques minutes sur l’idée d’étouffer un camarade avec un oreiller et les peines éventuellement encourues si on le reconnaissait coupable du crime.