Ce n’était pas à proprement parler de la haine. Pas de l’amour bien évidemment, mais « haine » aurait été un mot bien trop éloigné de ce sentiment. Mais était-ce vraiment un sentiment, ce qu’il ressentait à l’égard des vampires ? Il n’en était pas sûr. En fait, il n’était jamais sûr de rien lorsqu’il s’agissait de ces créatures. Durant des années, il n’avait même été qu’un humain parmi tant d’autres à leurs yeux. Un simple humain, fasciné par leur prestance, leur charisme et tout ce qui les avait rendus si attirants à ses yeux. Qui le rendait toujours si attirants d’ailleurs, car ce temps n’était pas révolu.
Il n’avait pas traversée d’épreuve particulière pour en arriver là, à les pourchasser. C’était un peu sa croisade personnelle. Il partait parce qu’il était guidé par une sorte d’instinct, sans doute proche du leur lorsqu’ils chassaient des humains. Mais ce n’était pas la Foi divine, le besoin de chasser des abominations de la nature dont on ne parlait pourtant dans aucun texte saint. Non plus un désir de vengeance, les vampires ne s’en étaient jamais pris à lui.
Mais c’était une pulsion impérieuse qui lui faisait perdre le sens de la raison. Pour se sentir vivant, il lui fallait les traquer. Les jours de chasse intensifs où il en venait à oublier qui il était pour ne plus être qu’un prédateur étaient un plaisir dont il ne pouvait pas se passer. Sa nouvelle addiction, c’était ce genre de poursuites. Et c’était mieux que tout ce qu’il avait tenté entretemps. Mieux que le lsd, la coke, l’héroïne et l’extasy. Mieux que la bière, la vodka et tous les autres cocktails qu’il avait testés jusque là. Mieux encore que les plus jolies femmes avaient lesquels il était sorti. Mieux que tout, simplement. Même, et c’était troublant de se l’avouer, mieux que sa vie.
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