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 apocalypto

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Maître du Jeu
    Pour votre santé, respectez la dose prescrite.

Maître du Jeu


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Date d'inscription : 27/06/2008

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MessageSujet: apocalypto   apocalypto Icon_minitimeDim 17 Avr - 20:22

» Informations de Base
"Rien ne devrait recevoir un nom, de peur que ce nom même ne le transforme"

● Nom : Blumstein
● Prénoms : Hannah
● Sexe : Femme
● Âge : 25 ans
● Origine Génétique : Mutante.
● Origine Géographique : Japon, Tokyo
● Métier : Etudes de médecine pour une carrière de médecin légiste
● Date de Naissance : 24 janvier 2000
● Lieu de Naissance : Tokyo
● Orientation : Hétérosexuelle supposée. Mais on lui connaît si peu d'histoires de coeur qu'il ne s'agit que d'une présomption, à égalité avec celle selon laquelle elle ne doit avoir aucune hormone.

» Informations des Groupes
[size=11]"Il y a quelque chose de plus grand pourtant que d'appartenir au monde, c'est de s'appartenir à soi-même"
● Groupe : Mutants Neutres
● Raisons : Les mutants hostiles et les pacifiques ont quelque chose de fascinant pour Hannah qui les compare à des partis politiques. Des engagements, et au final bien peu d'actions prodiguées. Une telle séparation n'existe pas réellement au pays du soleil levant puisque l'Etat a mieux intégré les mutants.
Elle s'est renseignée sur les uns et les autres avant de s'apercevoir qu'elle ne croyait ni à cette envie de dominer les humains (son père est parfaitement humain et mange des corn flakes ce qui est un signe de bienfaisance : doit-on réellement éliminer tous les humains ?) ni à cette utopie où humains et mutants vivraient main dans la main, le visage illuminé par de larges sourires. Finalement, Hannah s'est un peu plus penchée sur son pouvoir avant de s'apercevoir qu'il ne serait, finalement, utile qu'à elle. A des scientifiques, peut-être, mais l'idée de se retrouver disséquée vivante ne lui plaît guère. Les expériences faites sur les mutants sont connues de tous. Rester en vie et subir consciemment tout ce qu'on lui ferait effraie Hannah. Toujours des problèmes de conscience, longtemps abordés en philosophie. Hors de question d'apprécier les méthodes de l'Organisation, hors de question de vouloir les employer sur des humains innocents.

● Pouvoir(s) : Régénération cellulaire "équilibrage"
● Description : Le titre serait parfaitement alléchant si un tel don ne comportait pas un terrible "vice de procédure". Le corps humain cherche par nature à sa maintenir en fonction le plus longtemps possible, en cas d'hypothermie, des orteils ou doigts peuvent ne plus être "protégés" pour préférer les organes vitaux. C'est ce qu'il se produit à une autre échelle pour la mutante. Si elle peut créer, et sur le champ, des cellules pour remplacer celles qu'on vient de lui endommager, Hannah doit en sacrifier d'autres. C'est en soi assez facile puisque les cellules de peau meurent au bout de vingt jours (si bien qu'on en perd quatre kilos par an), que les cellules de foie ne survivent guère plus de trente jours , que le corps se débarrasse quotidiennement de nombreuses cellules sanguines ... Il y a deux-cent milliards de cellules qui meurent chaque jour, autant dire qu'il devrait y avoir là une merveilleuse garantie de survie, l'assurance d'avoir assez de matière à sacrifier chaque fois. Du moins, cela le serait si Hannah pouvait parfaitement contrôler ce pouvoir. Elle peut avoir une influence en veillant à manger en quantités assez importantes et en se concentrant autant que possible pour que ce soient des cellules de graisse ou éventuellement de peau qui passent à la trappe. Mais elle ne peut pas totalement contrôler le processus. Certains de ses nerfs se sont envolés, et elle ne retrouvera jamais quelques neurones qui se sont sacrifiés pour maintenir le corps en bon état.
En public, c'est le genre de pouvoir qui n'apparaît pas. A moins d'être blessée, Hannah ne cherche pas à influencer l'ordre de ses cellules ; et pour tout dire, elle n'y arriverait certainement pas. Bien que son premier réflexe soit de chercher à faire disparaître toute blessure, elle peut retarder le processus et ne pas se transformer pour s'adapter. Son pouvoir connaît bien sûr des aléas qui ont parfois été très remarqués. Elle se souvient d'un jour où les vaisseaux sanguins de ses yeux ont explosé en voulant soigner une autre blessure. Des yeux rouges, c'était vraisemblablement effrayant pour le reste du monde. Pour elle c'était un peu plus gênant de ne rien voir quelques minutes avant de corriger le souci. En règle générale, si on ignore qu'elle est mutante, on remarque juste qu'elle mange pour deux.


» Informations Descriptives
"La beauté de l'apparence est seulement un charme de l'instant ; l'apparence du corps n'est pas toujours le reflet de l'âme"

● Description Mentale :Hannah est-elle, au fond, fragile ou brutale ? La réponse serait bien difficile à trouver tant la jeune femme semble évoluer différemment du reste du monde. Ce n'est pas une dissemblance capable de créer du mystère qui l'entoure, mais une impression persistante de gêne crée chez les autres. Serait-elle intelligente ou réellement abrutie ? Parfois naïve, elle se révèle une élève exemplaire quand elle le veut. Si son plus grand rêve est de devenir légiste, ce qui en soit étonne déjà, elle ne s'en donne pas toujours les moyens. Il lui arrive de s'absenter brusquement pour errer dans la ville et ses environs. Ses proches ne savent guère ce qu'il y cherche, et elle non plus. Ce qui semble certain, c'est qu'Hannah ne cherche pas les autres. Les aurait-elle déjà cherchés ? Ils viennent à elle, sans être véritablement attirés, par concours de circonstances. Elle s'y complaît. Les relations humaines ont pour elle ceci de merveilleux qu'elles peuvent créer un sourire et une infinité de possibilités. Et ceci de terrifiant que l'on finit toujours par entrer dans une dépendance. On ne parvient pas à garder Hannah près de soi quand on le désire, mais elle s'attache parfois sottement. Pour tout dire, la vie ne lui apprend rien. Incapable d'apprendre de ses erreurs, Hannah les répète inlassablement. Toujours les mêmes élans affectifs qui la poussent à s'intéresser à ceux qui n'en voudront pas ou s'en feront un faire-valoir, et toujours la même incapacité à voir ceux qui l'aiment. Les signes ne lui suffisent pas, il lui faut des mots, clairs, bruts, du noir sur blanc avant d'accepter une relation. Nul classement dans ses amis. Versatile au possible, elle passe du temps avec qui bon lui semble. Jusqu'au jour où, naturellement, elle se lasse. De la même manière dont un enfant délaisse un jouet, Hannah peut délaisser n'importe qui du jour au lendemain. Elle s'en rend bien compte mais ne fais rien pour l'arrêter. Vivre avec des remords l'apaise. Il lui reste au moins des souvenirs. Qui pourrait vivre avec une telle égoïste ? Persuadée de cet égoïsme qui lui tient compagnie et ferait office d'ami imaginaire, Hannah ne peut se voir objectivement. Elle est assez lucide pour se savoir bornée, trop sensible, naïve, puérile, attachante et tout simplement heureuse. Mais dresser un portrait complet lui semble impossible. La vie est atroce, ne lui permet pas de communiquer autant qu'il le faudrait. Impossible de tout dire, il faut choisir. Et Hannah ne sait pas, ne souhaite pas apprendre.
Il ne faut pourtant pas croire qu'elle ne soit pas heureuse. La jeune femme semble d'ailleurs merveilleusement encaisser les mauvaises nouvelles. S'il lui arrive de pleurer, il est rare qu'elle ne rie pas quelques minutes plus tard. Les plus poétiques la comparent à une source d'énergie capable de se renouveler. Etrange Atlas, il semble quelquefois qu'elle soit capable d'entraîner toujours plus de monde dans sa vision de l'existence et sa recherche du bonheur. Souvent bien trop généreuse, il lui arrive de sacrifier des heures entières à consoler des personnes qui ne lui rendraient pas la pareille. Du moins, jusqu'à ce qu'elle ne se rétracte brusquement. Pas vraiment pudique pour ce qui concerne son corps, la jeune femme l'est pour ses sentiments. Hannah tient à afficher une image lisse d'elle-même, "douce comme un zéphyr marin". Personne n'a envie d'un air de bord de mer sentant la saumure, tout comme elle n'aurait pas envie de se voir dépérir.
● Description Physique : Longs cheveux roux et yeux d'un vert bleuté, autant dire que Hannah a eu bien du mal à comprendre pourquoi elle ne ressemblait pas aux autres enfants lorsqu'elle commençait à être en mesure de communiquer. Désormais grande et fine, elle pourrait être qualifiée de charmante si elle prenait plus soin de son apparence, un concept qui lui semble bien abstrait.
Qu'on ne s'y leurre pas, c'est une jeune femme extrêmement coquette au premier abord, portant jupes, talons et maquillage. Mais tout ceci n'est pas dans un but de séduction, si bien que si on peut s'attendre à une femme presque aguicheuse sur le papier, la réalité est tout autre. Les vêtements ne sont choisis que parce qu'ils seront amusants à porter. De l'orange, du rose, du bleu ... La mutante se passe de tout dédain pour les couleurs, et le fait de porter une blouse lorsqu'elle travaille évite toute crise cardiaque aux clients de la morgue où elle accomplit toutes sortes de tâches en attendant le diplôme. Comme si les couleurs ne suffisaient pas, Hannah a également une fascination pour les motifs incongrus. Sa dernière acquisition, un pull brodé de petits trains, ne cesse de l'émerveiller et créer la consternation dans son entourage.
Tout aussi navrant pour ses proches qui espèreraient la voir prendre soin d'elle sans avoir besoin de s'engager dans une bataille d'eau pour qu'elle se décide à faire un soin sur le visage et rendre sa peau plus douce, Hannah semble parfois oublier qu'elle possède une brosse à cheveux. Lorsque ses cheveux, lesquels lui arrivent aux omoplates, s'emmêlent et qu'elle ne tient pas à les coiffer ... Hannah ne le fait pas. Elle se contente de les rassembler dans un chignon sommaire "effet décoiffé". Si on le lui demande, Hannah ne se pose aucune question sur son corps. Sa petite poitrine lui est égale, tout autant que sa peau qui pèle faute de soin : tout finira par se modeler selon son pouvoir. Autant laisser le hasard agir.
● Particularités : Si l'on fouille le contenu de son sac, on ne trouve pas le moindre accessoire de maquillage dans le sac de la mutante, ce qui explique qu'il faille le lui faire remarquer et lui fournir un miroir lorsqu'elle est maculée d'un sang inconnu au bataillon. Au lieu de cela, la nippone possède un stock impressionnant de produits comestibles. Petits gâteaux à la fraise ou au chocolat, barres chocolatées, bonbons ... En cas de crise d'hypoglycémie, elle est à même de fournir au blessé l'embarras du choix. Par ailleurs, elle emmène une petite collection de couteaux "au cas où".
A proprement parler, Hannah n'a pas la moindre cicatrice physique. On pourrait même croire que son pouvoir l'a forcée à grandir plus vite. Si Hannah peut s'accepter, tant au niveau physique que mental, elle n'en reste pas moins une enfant effrayée. Effrayée de la violence de ce monde dont elle se croyait à l'abri, effrayée de ces suspicions perpétuelles, effrayée de ce besoin ô combien humain de côtoyer ses semblables. Qu'y peut-elle, si elle a l'impression d'être sentimentalement boiteuse ? De ne pas savoir les attitudes à adopter. Bien qu'elle soit d'un naturel visiblement joyeux, la jeune femme ne parvient jamais réellement à s'intégrer en société. Trop de mots, d'attitudes à avoir pour quelqu'un qui ne veut que vivre avec spontanéité. Hannah n'aime pas les vivants. Hannah préfère les morts. Dans la décoration de son appartement, peluches et animaux empaillés se côtoient. Les pots de fleurs sont posés près des bocaux de formol dans lesquels flottent évanescentes créatures. Les posters de groupes de musiques sont parfois recouverts par des schémas d'anatomie.

» Informations Générales
"Le roman est l'art de créer un homme, la biographie l'art de le ressusciter"
● Histoire : LVous la connaissez, cette phrase merveilleuse selon laquelle ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ? On en parle dans toutes les séries télévisuelles, tous les films. Dans les mangas, les bouquins … On doit bien trouver des chansons qui y font référence, si on cherche bien.
Je pense que c’est une foutue saloperie. J’en suis pourtant l’exemple type.
Je me souviens vaguement de mes huit premières années. De toute manière, on garde bien peu de souvenirs datant d’avant nos six ans. Des fleurs, pas mal de couleurs, mes parents très heureux de m’avoir. Ni frère ni sœur, mais beaucoup de petits camarades de classe qui ne me ressemblaient pas. Je crois que dans le genre, le « microcosme » que nous formons mes parents et moi ne ressemble guère aux autres. Que nous formions devrais-je peut-être dire. Le Pacifique nous sépare. Peu importe. Je me sens déjà séparée de tout et n’importe quoi. Peut-être est-ce simplement nous qui sommes différents. Nous avons un nom de famille juif mais nous croyons en une science perfectible et capable de se mettre au service de l’Homme. Nous avons vécu en Asie et je suis désespérément rousse.
Mon enfance aurait pu bien se passer. Je suis née au Japon, et je vous prie de croire que l’application du mot tolérance ne ressemble là-bas pas le moins du monde à celle qu’on trouve aux Etats-Unis. Et partout ailleurs, à vrai dire. Comment des peuples ont-ils pu prôner la tolérance jusqu’à découvrir le gêne mutant et changer radicalement de discours ? Je ne me reconnais pas dans les modèles de la société nippone, ni dans deux de la société américaine, ni même dans celui qu’aurait pu être mes parents. Il n’y a rien de bon à se construire en accord avec ses parents. L’être humain, même mutant, a besoin de s’opposer pour se construire. D’une manière générale, l’être humain est extrêmement violent. Je ne dis pas ça pour être désagréable, hautaine, snob, pédante même. Je dois bien avoir ma petite dose de défauts moi aussi. Mais je ne les vois pas. Parce qu’humainement, je suis trop concentrée sur mon nombril pour m’apercevoir que je suis pourrie de l’intérieur.
Façon de parler. Je ne le serais que bien difficilement.
Lorsque je suis née, on a remarqué que je portais le gêne mutant. Ma mère l’a extrêmement mal vécu. Que sa fille puisse faire partie de ces mutants qu’elle étudiait toute la journée pour la science ne lui a guère plu. Je serais différente, quand bien même elle m’éduquerait du mieux que possible. Mon père s’en fichait royalement. Il voyait même une chance dans ce pouvoir. Peut-être aurais-je un pouvoir qui m’aiderait à faire le bien autour de moi, qui se montrerait aussi altruiste qu’il m’espérait voir dans quelques années ? Ce point-là est discutable. Mon pouvoir n’agit que sur moi. Mais nous espérons qu’il puisse servir à d’autres. Nous. Mon père, moi-même, et les scientifiques nippons de l’entreprise dans laquelle nous travaillons tous les deux. Les Blumstein ont déménagé cinq ans avant ma naissance. Le petit couple de la faculté américaine de seconde zone qui avait mené une brillante étude scientifique sur l’application de nouvelles technologies en milieu médical avait reçu une proposition d’une entreprise japonaise travaillant sur la science au service de l’Homme, revendu aux Etats qui ont le mérite d’avoir de l’argent. Les Blumstein … Disons simplement mes parents. Mes grands-parents paternels sont décédés bien avant ma naissance. Quand au côté maternel de la famille, j’aimerais croire que le mauvais caractère n’est pas héréditaire et que je ne me transformerais pas en vieille rombière plus tard.
Il paraît que le gêne est plus ou moins rapide à apparaître chez les mutants. Chez moi, il est apparut assez tôt. Je ne me souviens pas de grand-chose. Du moment du choc, surtout. Le reste m’a été narré par mon père. Il venait me chercher à la sortie de l’école. Une voiture dont on perd le contrôle. Une gamine d’un peu moins de sept ans qui finit sur le pare-choc. Moi. La douleur m’est inaccessible, tout comme le réveil à l’hôpital. D’après l’irm, mes cellules de mémoire ont été touchées. Les médecins s’en sont inquiétés bien après s’être penchés sur mon cas. Sur la gamine qui ne réclamait pas d’intervention médicale véritable, maintenant qu’elle se régénérait aux urgences. On aurait presque pu croire que j’y étais habituée. Enfin, si je n’avais pas très mal gérées les choses. Je me suis retrouvée avec une peau et des organes presque intacts mais des cheveux aux longueurs paranormales, des vaisseaux sanguins oculaires explosés qui m’ont valu un regard digne des films d’horreur, des kilos de graisse inégalement disparus, des dents de lait parties en fumée. Je peux vous dire que mes parents ont déployé des trésors d’imagination pour me faire comprendre mon don sans briser les mythes enfantins. Ils ont même prétendu avoir trouvé un moyen pour faxer à la petite souris mes dents de lait disparues.
Malgré ces parcelles d’enfance intactes, il a bien fallu que je grandisse plus rapidement que la normale. Ma première régénération avait affectées mes capacités physiques. Je me souviens que j’ai perçu un changement, que j’ai senti que mon corps était différent. Sans pouvoir évidemment me souvenir de ce qu’il y avait avant. Je crois que c’est quelque chose qui me manque beaucoup. Savoir comment je percevais le monde et mon corps avant cela. J’ai perdu des nerfs, certains neurones pour régénérer mes organes. J’ai sacrifié ce qui pouvait l’être pour sauver l’ensemble. Est-ce que j’aurais pu vivre « normalement » et ne jamais développer ce gêne ? Est-ce qu’il a le moindre rapport avec le fait que mes parents aient travaillée dans une entreprise qui coopérait avec des mutants ? Je ne sais pas. C’est trop compliqué, tout aurait l’air de si bien marcher … D’avoir été tant prémédité … Je ne veux pas y penser. Pas maintenant. Pas plus tard.
Dès que je me suis réveillée, on m’a expliqué la situation. Avec des mots simples, des mots pour les enfants. Je possédais un don merveilleux, qui allait pouvoir être très utile pour aider les gens malades, les mutants et les humains. Pour cela, il allait falloir que j’aille à l’hôpital régulièrement. Un hôpital très privé, au sein de l’usine de Papa. Là-bas, on allait étudier comment fonctionnait mon pouvoir, pour voir si on ne pouvait pas permettre à d’autres gens de l’avoir. Bien sûr, je pouvais refuser. Je n’étais pas obligée. On m’aimerait toujours autant si je ne voulais pas. C’était en plus. Je serais quand même une petite-fille adorable et sage si je ne voulais pas, et il n’y avait pas de raison pour que ma vie soit forcément plus difficile que celle des autres petites-filles si je n’y tenais pas. J’ai mis quelques mois à choisir. Je ne comprenais pas ce qu’il y avait de si merveilleux dans mon pouvoir. Ni comment il servirait à d’autres.
J’ai été voir cet endroit un jour où mes camarades de classe profitaient de la langueur des vacances. Des murs très clairs, qui faisaient presque mal aux yeux. Une odeur de désinfectant à vous faire tourner le cœur. J’aimais bien. Cela ressemblait à l’odeur du dissolvant de ma mère, quand elle vernissait ses ongles en sachant pertinemment que c’était horriblement chimique. On m’a fait changer de tenue dans un sas spécial, comme les adultes, où se trouvaient déjà des vêtements venant de mon armoire que mon père avait pensé à apporter. Evidemment, j’ai filé mes collants roses préférés en cherchant à m’habiller seule comme une grande. Tout le monde s’en fichait, il n’y a que moi qui était un peu déçue parce que quand même, c’était un beau rose. Les scientifiques se sont bien occupés de moi. On m’a fait quelques piqûres dont les traces étaient recouvertes par des pansements avec des petits nuages ou des fleurs. On a prélevées quelques cellules en m’expliquant qu’elles seraient sans doute très contentes de servir à aider leurs camarades, car les cellules, c’est très généreux en amitié. On m’a fait passer des scanners dans des appareils où je devais faire très attention à ne pas bouger. Mon père a même obtenu un double des photos, et mes camarades de classe ont été impressionnées de ces photos de l’intérieur des gens quand je suis revenue à l’école pour leur montrer. J’ai lancé une mode des scanners irm qui a été difficile à endiguer pour une vingtaine de parents. Deux samedis par mois, mon père et moi allions « au travail ». On me cajolait, s’émerveillait de nos cheveux roux et de cette prodigieuse ressemblance. On me disait que j’avais ses yeux.
C’était l’occasion de côtoyer pas mal d’adultes et de leur poser toutes les questions que je voulais. A l’école, mon animal préféré n’était ni un cheval ni un chat ou un chien mais un tardigrade. Parce qu’on m’avait expliqué à quel point cette petite créature était fascinante. J’avais même réussi à en obtenir une peluche faite par la mère d’une amie qui s’y entendait en couture. Je l’ai encore dans mon appartement, reprisée, élimée, tâchée mais vaillante malgré tout. Ces tests, c’était aussi l’occasion de manger une glace avec mon père en fin d’après-midi, dans un parc où j’avais l’air d’une enfant normale. Je me souviens que je gardais des pansements bien inutiles, puisque une prise de sang cicatrise bien vite, d’une fois à l’autre. Pour me souvenir que mon pouvoir était une chance.
A l’école, ça ne changeait rien. Les enfants mutants étaient totalement mêlés aux humains « normaux ». Bien sûr, il y avait parfois eu des incidents, des petits désagréments pour les uns comme les autres. Mais à vrai dire, c’était exactement comme la couleur de peau : un détail que des enfants sont incapables de remarquer. Ce qui importe lorsqu’on est enfant, c’est que l’autre soit prêt à taper dans le ballon si on lui propose de jouer à la balle ou s’emparer aussitôt des vêtements proposés s’il s’agit de jouer à la poupée.
C’est vers l’adolescence que les choses ont commencé à se corser, si on peut utiliser le même terme pour du café et une vie humaine. Mes parents ne s’entendaient plus. Ma présence, l’âge que je commençais à avoir, ne suffisaient plus pour maintenir leur couple. Ma mère est partie avec un autre homme, a jugé que nous n’étions pas assez bien pour elle. Parce que la carrière de mon père était encore un curieux mélange entre le brancardier et le chercheur ? Qu’il prenait soin de ses collaborateurs autant que de nous deux, qu’il les rassurait avant les opérations et qu’en ajoutant à ce temps bénévole celui où il s’occupait de moi, il n’en restait pour être en couple ? Leurs raisons sont restées flous. J’avais onze ans, je ne voulais pas savoir. J’en ai vingt-cinq, je n’ose toujours pas. Je suis restée avec mon père. C’était plus simple pour nous deux. Je percevais un petit « salaire », une rémunération pour ma participation en tant que donneur d’échantillons porteurs du gêne pour notre entreprise. Un argent stocké sur un compte pour mes études, qui aurait pu nous permettre de bien vivre si la somme qu’il touchait n’était pas suffisante.
Au niveau matériel, tout était parfait. C’est sentimentalement que ça n’allait pas. A l’adolescence, on se focalise sur son corps. Difficile de ne pas remarquer que je ne ressemblais en rien à mes camarades de classe asiatiques. Difficile aussi de ne pas finir par être gênée par ce corps qui détonnait. Je me trouvais trop blanche de peau, trop rousse, au visage trop parsemé de tâches de rousseurs. Trop grande, aussi. Mon père, ce modèle, était moins présent. Une nouvelle branche allait ouvrir, on voulait le nommer responsable. Il accédait à une reconnaissance professionnelle qu’il avait bien méritée. Moi, je voulais juste un père qui rentre avant vingt heures. D’une présence féminine, un peu. J’aurais aimé ne pas avoir à me charger des repas après mes devoirs. Bien sûr, nous commandions parfois la nourriture. Mais ce n’était pas pareil. Le mythe de la famille japonaise, que je voyais autour de moi dans toutes les familles nippones, était bien trop différent de mon quotidien. Comment trouver des repères à l’époque où mon corps changeait ? Je me suis refermée sur moi-même, et j’ai veillé à ce que le monde reste de l’autre côté.
Mon comportement ne changeait guère. J’étais toujours Hannah, souriante, joueuse, sportive parfois, très occupée par mon passe-temps de donneuse et les anniversaires d’amis auxquels j’assistais. Une gamine polie, presque trop discrète. Je ne pépiais plus autant qu’enfant. J’étais plus réservée. Il fallait que je me sente en confiance pour retrouver un sourire tout à fait spontané des petites joies, des éclats de rire mutins que je partageais le soir avec mon père, quand nous regardions d’un air désespéré la pile de vaisselle. Plus le temps passait, moins j’avais confiance. J’expérimentais. Je décidais que je m’étais suffisamment tournée vers le vivant. Moi, ma tortue, mon chat retrouvé dans la rue, mes élevages de coccinelle et mes plants de fleurs aux fenêtres.
Les souris blanches de laboratoire des camarades de classe auxquels je promettais que j’offrirais une oraison funèbre comme il fallait, les poissons rouges que je récupérais avant qu’on ne les jette dans les égouts … Je récupérais et j’emmenais dans mon propre laboratoire. Mon laboratoire, atelier clandestin établi dans ma chambre. Dans une boîte de métal, ciseaux, couteaux, scalpels. Lampe de bureau, table d’opération. Je disséquais. J’observais. Je notais scrupuleusement. Parfois même, je dessinais. J’avais tout un carnet de dessins de dissections faits aux crayons, avec des annotations au stylo de mon écriture encore enfantine à côté. Rien de morbide, à mes yeux. Il n’y avait guère qu’une petite sensation qui me poussait à ne rien dire autour de moi et à descendre bien sagement les poubelles.
Je me suis plus ou moins lassée de mes dissections mal faites. J’ai conservé un intérêt pour ce qui était mort, en revenant progressivement au vivant. J’ai réussi à obtenir des animaux empaillés comme cadeaux d’anniversaires. Au milieu des peluches Hello Kitty tout à fait adorables. Devant mes camarades gênés, je prétextais qu’il s’agissait de reproductions synthétiques, ou d’un ami taxidermiste de mon père qui nous avait demandé de garder les bestioles quelques jours le temps de déménager. Je m’arrangeais pour changer rapidement de sujet.
Avec un couteau, du désinfectant et quelques heures libres devant moi, je pouvais passer des après-midi entières à m’expérimenter. Entailler délicatement ma peau et ne pas la forcer à se refermer trop vite pour observer cette merveilleuse architecture crée en neuf mois de rien du tout n’avait rien de morbide à mes yeux. J’aurais eu envie de crier mon bonheur au monde entier lorsque j’ai réussi à voir mes organes, après une incision en Y comme on en voit dans les films. Bon, j’y ai sacrifié un peu de graisse quand j’ai recollé tout ça. Et c’est vrai que j’ai sali un superbe tapis avec du sang imprévu. Mais j’étais heureuse. J’avais la sensation de maîtriser mon pouvoir. De saisir enfin la portée scientifique qu’il aurait sur le monde.
Les recherches m’intéressaient. Je voulais devenir taxidermiste, peut-être légiste. Ca avait l’air d’être foncièrement la même chose, avec juste des clients différents. Mon père a eu un peu de mal à l’accepter. Et puis il a accepté, comme toujours. J’ai effectués des stages dans des morgues où mon intérêt ne faiblissait toujours pas. Une période merveilleuse, peut-être bien l’une des plus belles de ma vie. C’est horrible de dire ça. Les gens ne comprennent pas, me voient comme folle, dédaigneuse du vivant. C’est évident que mon pouvoir change totalement mon rapport à la mort. Je n’ai pas peur de mourir. J’ai confiance, je crois que je saurais m’adapter au dernier moment. Un accident plus grave me forcerait à sacrifier beaucoup de cellules, mais ça ne serait pas grave, non ? Ce serait peut-être juste une question de conscience. Si je ne sais plus vraiment ce que j’ai perdu, ça ne me fera pas de mal.
Peut-être bien que ça me rendra plus forte, oui.
Quand j’ai eue la majorité, j’ai eu envie de voir du pays. Mon île merveilleuse ne me suffisait plus. Je voulais de grandes plaines, des vallées, des lacs immenses qui formeraient des mers intérieurs, des montagnes qui vous coupent le souffle. Le vieux rêve du grand Ouest qui était pour moi à l’Est, des indiens d’Amérique qui n’existaient plus. J’ai attendu quelques mois avant de poser ma candidature pour la branche en collaboration avec les américains. Je travaillais dans cette fichue entreprise depuis mon enfance, on allait bien vouloir me « muter » si j’expliquais mes raisons, non ? J’ai défendu ma cause, expliqué longuement en sachant que la situation était presque déjà réglée. Peut-on vraiment refuser un souhait raisonnable à quelqu’un prêt à s’expatrier, continuer à aider votre entreprise avec des cellules souches merveilleuses ? D’autant plus lorsque vous avez vue grandir cette même personne ? Non. Evidemment, non. Je suis partie, j’avais dix huit ans. Mon père m’a accompagnée pour trouver une chambre étudiante puis un appartement. Il s’est arrangé pour se retrouver chargé de la liaison « yankees-nippons ».
Mon niveau d’anglais a été renforcé, avant de décider que seule l’expérience sur le terrain me permettrait de voir si j’étais réellement capable de vivre dans un autre pays. Je m’y accrochais, j’emportais avec moi des peluches et une tortue indifférente à ce changement de continent. Du moment qu’il a à manger, l’animal peut encaisser beaucoup de choses. A moi d’en faire autant. Sur le papier, c’était possible.
Peut-être aurais-je pu commencer à développer une vie sociale différente qui m’aurait aidée à m’adapter à cet El Dorado. Raté. Darwin m’aurait jeté un regard désapprobateur. Plasticité cérébrale ou non, capacité de s’adapter ou pas, j’échouais lamentablement. Tout allait à un vite différent du mien, tantôt pressé ou trop lent. Les paroles et les actes étaient trop rapides. Les pensées pas assez. Je ne me reconnaissais pas dans cette jeunesse qui ne testait les limites de son corps qu’en buvant à outrance et en s’en félicitant. Pourquoi aurais-je été impressionnée ? J’étais capable de m’entailler au bon endroit et créer un mini-geyser d’alcool si je le voulais. Je connaissais mon corps, des limites qu’ils n’auraient pas été capables de franchir en restant en vie et en s’en remettant rapidement. Et tant pis si je ne m’en remettais jamais que partiellement.
Je ne me voyais pas non plus dans cette intolérance vis-à-vis des mutants. J’ai refusé de porter leur fichue puce quand on m’en a parlé bien des années plus tard. Je ne veux pas que des gens qui ne marquent même pas mon esprit puissent marquer mon corps. Je dois me balader avec des papiers d’identité ? Peu importe. Ce ne sera pas vraiment une prise sur moi, tout ce qu’il y aura d’écrit sur un bout de papier ne me résumera jamais tout à fait.
J’ai changé de ville et je me suis retrouvée à Achaea. Au hasard. Je ne connaissais rien de la ville, ni de la région. J’ai ouvert un annuaire, laissé mon doigt tomber sur un nom. C’est tombé sur celui-ci. Point. Je me suis inscrite en faculté de médecine. J’ai réussi à suivre un peu mieux les cours. Ma connaissance du milieu médical plaisait. On a admiré mon savoir-faire lors des travaux pratiques. C’est ma personnalité qui a parfois posé problème. Parce que je n’ai jamais autant ri que lorsqu’on m’a dit que j’aurais du m’orienter vers la chirurgie et sauver des vies ? Je ne sais pas vraiment. J’ai mis ça sur le compte qu’on trouve toujours étrange quelqu’un qui ne vient pas du même endroit, surtout si cette personne n’est pas totalement originaire de l’endroit d’où elle vient. Mes origines européennes m’étaient égales, je n’avais jamais vécu là-bas. Le Japon, ça m’était un peu égal aussi. J’en venais, j’y avais vécu. Mais c’était déjà en marge.
Je vis en marge de la société. En marge du pays où je suis et dont je n’ai pas la langue pour langue maternelle ; en marge de la région où je suis et que je n’associe pas à des souvenirs d’enfance vagues ; en marge de la ville où je suis et dont j’ai mis plusieurs semaines à retenir le nom ; en marge de l’endroit où j’étudie ; en marge du quartier où j’habite et dont tous les autres résidents ont l’air de se ressembler. Parce que tous ces endroits sont peuplés de vivants, et que je ne suis pas sûre de leur ressembler tant que ça.
Moi, c’est Hannah Blumstein. Et je m’endurcis.


● Avatar : Karen Gillan
● Recyclage du Personnage : Autorisé. Je ne demande pas mieux, à vrai dire. Prévenir la mort du personnage ou la disparition du joueur, ça me semble normal. Je ne voudrais pas bloquer des liens, donc je comprends tout à fait.

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"Jamais personne n'a trompé tout le monde, et jamais tout le monde n'a trompé personne"


● Comment avez-vous connu le forum ?
● Parrainage : Oui ! Ce serait avec plaisir car j'ai peur de galérer avec le contexte. Je l'ai bien lu, donc tout devrait normalement aller, mais ...
● Un commentaire à faire passer aux administrateurs ? Oui : merci de s'être occupé si rapidement de mon florilège de questions !
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● Parlez-nous un peu de vous : En fait, je n'ai pas envie de donner mon prénom et ça m'amuserait de faire deviner mon âge. Pour vous donner des informations sur moi, j'ai une tortue que j'aime à la folie, je suis en période régressive où je mange des kinder surprise (pour compléter ma collection de figurines schtroumph), je dessine et peint pas mal si bien que j'y passe beaucoup de temps et que je salis tout autour de moi, j'aime le vernis à ongles coloré (je suis une fille), je suis avec passion les articles du prof moustache qui m'ont bien servi pour cette fiche, j'ai une sainte horreur des histoires romantiquo-niaises du cinéma ou des bouquins, je n'aime pas faire de choix. Je crois que c'est déjà beaucoup, là.
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